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Entretient pour Télérama
 

"Mais qu’est-ce que cet objet de cinéma complètement poétique qui débute sur trois tentes de SDF qui scintillent et parlent dans la nuit, avant une dispute, au réveil, à cause d’une boîte de lardons ?

Une merveille de conte de faits tristes et d’une insolite douceur dont l’héroïne est une toute jeune sans-abri rouquine surnommée Cloche – comme clocharde, bien sûr –, qui finira enchanteresse comme une fée Clochette.

Rejetée par ses jeunes compagnons d’infortune, la voilà recueillie par deux autres SDF, sans doute gays, un muet et l’autre philosophe qui lui propose « un marché chaste »… La quête de nourriture la mènera, aussi, vers une fille de son âge parlant comme le Code pénal avant de s’adoucir.

Autant de rencontres où la méfiance finit par s’estomper, menées avec une grâce singulière et finement dialoguées, à la manière d’une odyssée quasi chevaleresque et médiévale.

« C’est possible de manger par charité ? » demande Cloche, tenaillée par la faim, à un vigile de supermarché, avant de se remettre à errer dans la rue et de faire pipi debout contre une palissade grâce à un stratagème — se déshabiller en pleine nuit, en plein froid est impossible, voire dangereux.

Un superbe film, d’une crudité lumineuse, sur la misère dans notre pays, et la quête d’un possible soleil, juste après, tout de même, avoir récupéré une boîte de lardons."

Guillemette Odicino

ITW
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